[FR]
Le Consortium Milieu Intérieur a publié le 14 février 2024 un article dans le journal scientifique Nature.
La publication de cette étude a fait l’objet d’un article « News » et d’un article « News and Views » dans Nature le jour de sa publication. Les résultats de cette étude ont été diffusés en France à la télévision BFMTV et France 2, à la radio France Inter(journal de 19h du 14 Février), RTL, France Info et France Culture et la majorité des journaux comme par exemple Le Monde, les Echos, le Parisien, Courrier International, etc. A l’international l’étude a été publiée dans de nombreux pays, dans les grands médias comme CNN, Wired, Scientific American, El Pais, India Today, Malaimail, Le Matin et Radio-Canada.
Le travail, mené à bien par les partenaires du Consortium Milieu Intérieur (MI), en utilisant les donnes et échantillons de la cohorte MI, explique les impacts à court mais également à long terme du tabagisme sur le système immunitaire.
Les réponses immunitaires sont naturellement variables au sein d’une population. Quand nous sommes exposés à une stimulation immunitaire (microbienne ou autre) la réponse immunitaire sera différente pour chaque individu La diversité des résultats cliniques après l’infection par la COVID-19 en est un bon exemple : tandis que la majorité des individus ont eu des symptômes légers ou sont restés asymptomatiques, d’autres ont développé des réactions très sévères, potentiellement mortelles. Une grande partie de cette diversité peut être attribuée à des facteurs comme l’âge, le sexe ou la génétique, mais les facteurs environnementaux peuvent également y contribuer.
Dans cette étude, plus d’une centaine de facteurs socio-démographiques, environnementaux, cliniques et nutritionnels ont été explorés, comme le poids, le statut tabagique, les heures de sommeil, l’activité physique, les maladies infantiles et le statut vaccinal des participants à la cohorte. Ces facteurs ont été corrélés avec les niveaux de cytokines quantifiés dans le sang stimulé des individus en utilisant le système TruCulture, comme dans d’autres publications de la cohorte MI. Cette stratégie a permis de montrer que le statut fumeur, la sérologie CMV (un virus très commun, de la famille des herpes, presque toujours asymptomatique mais potentiellement dangereux pour le foetus), et l’IMC (Indice de Masse Corporel), ont un impact significatif sur la réponse immunitaire (les niveaux de cytokines dans le sang stimulé), et cela avec des effets comparables à ceux de l’âge, du sexe ou de la génétique (des facteurs déjà connus auparavant pour avoir un effet sur la variabilité des réponses immunitaires).
Une découverte importante de ces travaux est que le tabagisme a des conséquences à court terme sur l’immunité innée, qui disparaissent lors du sevrage tabagique, mais il a aussi des conséquences sur le long terme sur l’immunité adaptative, qui peuvent persister des années après l’arrêt du tabac. L’étude montre que ces effets à long terme sont liés à des changements épigénétiques. Le tabagisme a un effet sur l’immunité qui est lié au niveau de méthylation de l’ADN à proximité de gènes codant pour des régulateurs en amont de voies de signalisation et des régulateurs du métabolisme.
Ces nouveaux éléments montrent qu’il y a un intérêt significatif sur l’immunité à court et à long terme d’arrêter de fumer le plus tôt possible si vous êtes fumeur et, si vous ne l’êtes pas, de ne jamais commencer à fumer.